Accueil Transports, aménagement du territoire Face au projet de LGV : Ni la très grande vitesse, ni le grand immobilisme !

Face au projet de LGV : Ni la très grande vitesse, ni le grand immobilisme !

Alors que les manifestations contre le projet de LGV se multiplient, dans le Var ou les Bouches-du-Rhône, le Groupe EELV-POC a tenu a rappeler sa position à la dernière séance plénière du Conseil régional PACA. Cette motion n'a pas été votée par le PS et le Front de Gauche qui ont préféré déposé leur propre motion : "Pour une LGV utile au développement de notre Région et de sa desserte ferroviaire de proximité", reproduite sur le blog de mon collègue Jean-Yves Petit.

Conseil Régional Provence-Alpes-Côte d’Azur
Assemblée plénière du 16 décembre 2011

         MOTION déposée par le groupe Europe Ecologie- les Verts- Partit Occitan

 FACE AU PROJET DE LGV : PRIORITE AU TER
Ni la très grande vitesse, ni le grand immobilisme !

Le projet de LGV est mal engagé et ne répond pas aux besoins réels.  Face aux contestations qui se sont exprimées sur l’Est des Bouches-du-Rhône et sur le Var, la concertation est aujourd’hui suspendue et le comité de pilotage du 22 décembre 2011 ne sera pas décisionnel.

L’urgence est aujourd’hui de répondre aux difficultés quotidiennes auxquelles font face les 100.000 usagers des transports régionaux et aux besoins des 5 millions d’habitants de notre région. 4  millions vivent le long du littoral entre Marseille et Menton. Les travaux actuels de révision du SRADDT (Schéma Régional d’Aménagement et de Développement Durable des Territoires) identifient de plus un accroissement des inégalités territoriales, une augmentation des déplacements, une croissance de la population de 700.000 habitants d’ici 2030, une Région de plus en plus polluée par l’automobile et un trafic croissant de poids lourds en transit entre l’Espagne et l’Italie.

Rappelons que le conseil régional a adopté, en décembre 2010, un plan de transport régional à l’horizon 2015, 2020 et 2040, afin de partager une vision à long terme et d’anticiper les besoins à venir en matière d’aménagement de notre territoire et de déplacements. Les besoins actuels et futurs des habitants de notre région se traduisent plus en termes d’accès à la mobilité qu’en termes d’accès à la très grande vitesse.

Le projet de LGV de très grande vitesse (300 km/h) implique matériellement une infrastructure nouvelle dédiée. La simple grande vitesse (220 km/h) est celle dont nous avons besoin pour raccourcir et fluidifier les parcours et délais entre les villes, désenclaver l’est de la région et contribuer à l’arc méditerranéen (Espagne/France/Italie). La grande vitesse est celle de TER performants.

D’autre part, la région a demandé un « scénario 0 » qui consistait à étudier ce qu’il faudrait faire à partir des lignes existantes si la LGV ne se faisait pas. Ce scénario, élaboré par RFF, apporte des éléments en termes d’infrastructures nouvelles mais n’est pas suffisant, notamment en termes d’optimisation de l’existant.

Le débat ne peut donc se résumer à un choix entre tout et rien ; entre une LGV qui consisterait à réduire le temps de parcours entre Paris et Nice, tout en abandonnant notre infrastructure ferroviaire, qui a été ignorée ces 40 dernières années. Si la LGV telle que proposée est inadaptée aux besoins réels, nous ne pouvons nier l’urgence et l’absolue nécessité d’un plan audacieux de transports ferroviaire régional mixte (passagers et marchandises, TER et grande vitesse).

Face  à cette situation, le Conseil régional rappelle que, conformément à ses  compétences,  sa  priorité va au développement des trains express régionaux, et souhaite, dans ce cadre :

  • Réorienter les financements prévus sur l'extension, la rénovation et la modernisation du réseau ferré régional et ce dès 2014 dans le cadre du prochain CPER.

·         Développer des infrastructures nouvelles sur les réseaux les plus saturés : la Côte d’Azur et l’aire marseillaise.

·         Moderniser les voies actuelles : Le doublement d’Aix-Marseille, la mise en place d'un ‘RER’ sur les aires métropolitaines d'Avignon, Marseille, Toulon et Nice.

·         Prévoir la réouverture des lignes : Gardanne-Brignoles-Saint Maximin-Carnoules ;  Les Arc-Draguignan ;  Aix-Rognac.

·         Développer le fret ferroviaire : chaque jour, 18 000 camions circulent entre Aix et Vintimille via Nice, 40% des traversées alpines des Alpes du Nord et du Sud s'effectuent à la frontière franco/italienne de Vintimille.