Accueil Economie Emploi Arkéma Saint-Auban : Les écolos rencontrent la CGT ;-)

Arkéma Saint-Auban : Les écolos rencontrent la CGT ;-)

Le 3 février, je participais aux tournées de territoire des conseillers régionaux Europe Ecologie-Les Verts, dans les Alpes de Haute Provence. L'après-midi, nous avons rencontré la CGT du site d'Arkéma à Château-Arnoux Saint-Auban. La réunion a commencé sur un éclat de rire : la CGT était représentée par six hommes, Europe Ecologie par six femmes !

EELV chez Arkema Saint-Auban

Arkema est une filiale de Total depuis 2005, soumise à des objectifs de rentabilité financière qui ont conduit à plus de 4000 suppressions de postes en France depuis cinq ans.

La plateforme de Saint-Auban, spécialisée sur la chlorochimie et classée Seveso II, a perdu plus 500 emplois et arrêté des activités polluantes (composés souffrés, PVC). L'effectif est tombé sous la barre des 300 salariés. Aujourd'hui, le mercure est interdit mais des solvants imprègnent encore l'environnement. Les salariés nous ont dit qu'ils s'étaient toujours préoccuppés des répercussions de l'activité sur l'environnement, d'autant plus que les conséquences sur la santé des travailleurs peuvent être graves. Cependant, ils nous ont expliqué qu'ils s'opposaient à engager des travaux de dépollution maintenant car cela signerait la fermeture du site. A vrai dire, je n'ai pas très bien compris pourquoi ils opposaient maintien d'activité et dépollution...

L'essentiel du débat a cependant porté sur la réindustrialisation du site, ou l'implantation de nouvelles activités, discutée entre tous les partenaires locaux, l'Etat et Arkéma depuis 2005, avec un projet affiché de créer une « Vallée des énergies renouvelables » le long de la Durance.

Les salariés sont amers de l'échec du projet Silpro qui permettait de créer de l'emploi dans le traitement de silicium pour le photovoltaïque. Les investisseurs ont fait monter les enchères et ont vu trop gros, avant de jeter l'éponge au moment de la crise financière, fin 2008.

Plus récemment, l'entreprise de panneaux photovoltaïques Solar First a également renoncé à s'implanter.

Nous avons eu un débat avec les salariés sur le fait de privilégier ou non des solutions dans la chimie (et quelle chimie ?), et sur le problème du trafic routier en camions. Cette plateforme est cependant connectée à une gare et à une ligne de fret qu'il faut absolument préserver. Nous sommes tombés d'accord sur le fait qu'il ne fallait pas parier sur une fermeture d'Arkema pour trouver des solutions mais plutôt forcer Arkema à être acteur de la revitalisation du territoire. D'autre part, il semble que les moyens locaux mis en oeuvre pour prospecter des projets soitent trop limités. Nous avons suggéré l'idée d'une société publique locale ou d'une Sem qui interviendrait beaucoup plus activement sur le site.

Je crois que nous nous sommes quittés en étant ravis de cet échange.