Dans la rue cette semaine, de la Tunisie… à la défense de l’emploi local
La foule de plusieurs milliers de personnes faisait plaisir à voir, hier (samedi 15 janvier) sur la Canebière, pour saluer la chute du dictateur Ben Ali en Tunisie : Beaucoup de tunisiens, de franco-tunisiens... et simples citoyens français venus marquer leur solidarité. J'ai tenu à participer à cette manifestation car j'ai vraiment honte d'avoir un gouvernement qui a proposé d'envoyer des renforts à la policie tunisienne pour le « maintien de l'ordre » ! Ce mouvement social... qui est devenu une quasi-révolution (« quasi » parce qu'il faut attendre de voir quel pouvoir en sortira) a l'énorme mérite de montrer que la dictature n'est pas le meilleur rempart contre l'islamisme, comme le pensait le Président Sarkozy et de nombreux membres de la classe politique française. Il réhabilite des valeurs de justice et de liberté qu'on avait bien vite enterrées depuis ces années d'après 11 septembre 2001 et de "lutte contre le terrorisme". Le Maghreb nous donne de bonnes leçons !
Epilogues : Depuis cette manifestation, au début du processus, la "révolution de Jasmin" a été jusqu'au bout du chemin et a semé des graines jusqu'en Egypte ! Vive les révolutions réussies ! N'en déplaise à Jean-Claude Gaudin, maire de Marseille, qui déclare, en réponse à une question du magazine Le Point, complètement à côté de la plaque : "La révolution tunisienne est-elle susceptible de provoquer une nouvelle vague d'immigration à Marseille ? JCG : "Ce qui se passe en Algérie semble maîtrisé par la force militaire et, en Tunisie, j'espère que les événements ne se transposeront pas sur notre territoire. De 200 à 300 personnes de la communauté tunisienne de Marseille, qui n'est pas la plus nombreuse - ont manifesté - c'est tout". (Le Point, jeudi 3 février 2011, page VI)
Parfois, je sais vraiment pourquoi je ne suis pas de droite !
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Mardi 11 janvier, je représentais Europe Ecologie-Les Verts à un rassemblement unitaire de la gauche, devant la Préfecture, pour défendre l'emploi à Fralib (thé Lipton à Aubagne) et Net Cacao, ainsi que les grévistes de la Poste du 2ème arrondissement qui se battent contre les emplois précaires. Ces deux entreprises agro-alimentaires symbolisent des problématiques fortes :
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l'absence de pouvoir des salariés face aux décisions de grands Groupes (Unilever qui décide de fermer le site de Fralib; idem avec Nestlé, par le passé, pour Net Cacao);
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la frilosité des banques à financer l'économie réelle : Malgré des carnets de commande remplis, Net Cacao est menacé d'un redressement judiciaire parce qu'elle a des problèmes de trésorerie pour faire face à la fluctuation des cours du cacao
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la flambée des prix sur les marchés de premières premières et alimentaires (dont le cacao) dans le monde, dû à des mouvements spéculatifs et à la problématique de gestion des ressources et des denrées alimentaires à l'échelle de la planète.
Le Préfet a refusé de recevoir une délégation, considérant qu'il avait déjà tout dit aux salariés sur ce qu'il pouvait faire. Des représentants des salariés de ces entreprises seront par contre reçues au Conseil régional dans les jours à venir. Nous avions voté une motion de soutien aux Fralib en octobre dernier.
Epilogue : Le 7 février 2011, le Tribunal de Grande Instance de Marseille a bloqué la procédure de plan social en cours, pour défaut d'informations du Comité d'entreprise sur les motifs de la fermeture du site. Cela va permettre de gagner plusieurs mois, soit pour contester la fermeture, soit pour étudier un projet alternatif de reprise du site. Une piste était évoquée avec un distributeur de thé bio du Sud-Ouest. La Région Paca s'est dit favorable à une aide financière, avec les dispositifs existants d'avances remboursables, par exemple.