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Emplois d’Avenir : Investir sur la formation et l’accompagnement

Session plénière du 22 février 2013
Mon intervention sur les emplois d'avenir

L’emploi des jeunes reste une grande cause nationale et régionale.

Beaucoup de jeunes diplômés ne trouvent plus systématiquement l’emploi souhaité à la sortie de leurs études. Mais il ne faut pas s’y tromper : l’’absence de qualification et de première expérience reste la principale cause du chômage des jeunes, notamment à Marseille ou Avignon où le niveau d’études est beaucoup plus bas que la moyenne nationale.

A ce titre, le décrochage de l’école française dans toutes les évaluations nationales et internationales envoie un véritable signal d’alarme.

Après dix années de droite au pouvoir, l’école est exsangue et la France reste championne des inégalités scolaires. Entre 2000 et 2009, la France est passée du 10ème rang au 20ème rang des pays de l’OCDE (Programme International pour le Suivi des Acquis des Etudiants).

Les compétences de base qui ne sont pas maîtrisées à l’adolescence handicapent gravement l’évolution des jeunes dans leur vie active comme dans leur vie de citoyen.

Les emplois d’avenir ne se substituent pas à un plan d‘urgence pour l’école qui est engagé par le Gouvernement.

Ils permettent, dans la situation d‘urgence actuelle, de donner une première expérience professionnelle à des dizaines de milliers de jeunes peu ou pas qualifiés, dont 7744 en région PACA. En 2012, 50 000 jeunes de moins de 25 ans étaient sans emploi dans notre Région. Les emplois d’avenir représentent un effort non négligeable (15% des jeunes concernés), d’autant plus qu’ils s’articuleront à d’autres dispositifs comme le service civique ou les contrats de génération... sans compter les nombreuses places d'apprentissage disponibles dans notre Région.

C’est un pari difficile car la crise économique n’incite pas les employeurs à faire des efforts d’embauches et d’accompagnement. C’est pourquoi la délibération nous propose de cibler, pour le secteur marchand, des activités dynamiques en créations d’emplois ou concernées par des départs en retraite importants d’ici 2020 : eau, énergie, construction aéronautique, chimie, électronique, télécommunications, santé, action sociale. Les métiers verts et verdissants sont également retenus, avec des emplois et des parcours qualifiants possibles dans l’efficacité thermique des bâtiments ou l’entretien du patrimoine naturel.

C’est un pari difficile aussi pour la Région car si l’Etat s’est réservé une enveloppe financière importante, nous devons construire un dispositif régional sur nos propres moyens. De plus, le Gouvernement nous annonce une nouvelle diminution des dotations aux collectivités locales, ce qui nous inquiète fortement.

Mais ce n’est pas une raison pour renoncer.

Le Groupe EELV-POC se félicite du choix de notre institution, qui est de financer la qualité des emplois, par la formation et le tutorat. La Région peut s’appuyer sur son expérience et son relationnel avec les réseaux associatifs pour construire les projets les plus adaptés possibles aux besoins des jeunes et des structures employeuses.

Tel est le sens, selon nous, du nouveau rôle à donner aux Régions dans l’Acte III de la Décentralisation. Les Régions ne sont pas des sous-traitantes des politiques nationales mais doivent devenir de véritables partenaires de l’Etat. C’est la condition pour engager une sortie de crise au plus près des besoins de nos concitoyens, dans chaque bassin de vie et d’emploi.