Épilogue :

	Sophie Camard (@SophieCamard)
07/01/13 22:26 Relance solaire : Miracle, mes voeux 2013 (voir blog) sont déjà exaucés ! Je vais donc vite en trouver d'autres 🙂 developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/DP_pho…

Le Président François Hollande l'a bien compris : L'emploi reste la priorité des français.

Ce n'est pourtant pas nouveau. La question serait de savoir comment y parvenir, et quels secteurs soutenir en priorité. L'emploi sert parfois de prétexte pour nous faire accepter des choix néfastes pour l'environnement, je pense par exemple au débat sur les gaz de schiste. Il faut donc créer des emplois durables, dans les secteurs de l'économie verte et de la transition énergétique, oubliés des voeux présidentiels, ce qui est bien regrettable.

L'enquête annuelle de l'ADEME, chiffre à 310 260 les emplois dans les secteurs de l'efficacité énergétique (transports et bâtiments) et des énergies renouvelables en France. Au global, le nombre d'emplois résiste à la crise (+0,4% par rapport à 2011) mais dans le détail, les évolutions sont contrastées. Les emplois ont malheureusement diminué dans le secteur des énergies renouvelables (perte de 15 000 emplois dans le photovoltaïque en deux ans, soit une baisse de 50% !), et augmenté dans les secteurs de l'efficacité énergétique (transports urbains, matériel ferroviaire, interventions sur le bâti). Ainsi, la crise n'explique pas tout et n'est pas uniforme dans tous les secteurs d'activité. Les choix d'investissements publics, les réglementations, donc les choix politiques d'un gouvernement et de sa majorité, ont une influence. Les énergies renouvelables ont pâti du durcissement de la réglementation sur l'éolien terrestre et de la remise en cause des tarifs avantageux de rachat de l'électricité, décidés sous le Gouvernement UMP précédent.

 Dans ce contexte, on peut se féliciter que la production des éoliennes en France ait atteint un nouveau record jeudi 27 décembre après-midi, à hauteur de 5.982 mégawatts, selon les données publiées par RTE, soit 9% du courant produit à ce moment-là. Cependant, nous sommes encore loin d'atteindre les objectifs fixés lors du Grenelle de l'Environnement (19.000 mégawatts d'éolien terrestre en 2020). Les énergies renouvelables peuvent encore beaucoup progresser, avec l'aide la recherche pour mieux stocker l'énergie (ex. technologie de l'hydrogène et des piles à combustibles) et mieux piloter les flux avec la numérisation des réseaux (réseaux électriques intelligents ou « smart grids »).

En 2013, je souhaite donc que le gouvernement redresse enfin la barre et favorise à nouveau les énergies renouvelables, tout en continuant les efforts dans l'efficacité énergétique. C'est l'enjeu de :

• la conférence sur la transition énergétique au niveau national ;

• la consultation sur le Schéma Régional Climat Air et Énergie, qui aura lieu du 3 janvier au 15 avril 2013. A cet effet, on peut consulter : le scénario Négawatt régionalisé, et une carte de la production régionale d'électricité.

Rappelons cependant que la Région PACA ne produit qu'un tiers de son électricité, essentiellement par l'hydraulique et les centrales à cycle combiné gaz. Il y a donc du potentiel de développement !

Comment financer tout cela ? L'épargne record des français est un atout pour investir dans les secteurs du logement, des transports et de l'énergie. La Banque Publique d'Investissement a pour objet d'être la banque de la « transition énergétique ». N'oublions pas non plus les nombreuses initiatives citoyennes, comme le fonds d'investissement citoyen Energie partagée, qui lance son deuxième appel à souscription pour porter son capital à hauteur de 6 669 400 € d'ici la fin octobre 2013, l'effet multiplicateur d'un investissement étant d'un facteur 10.

On peut soutenir les producteurs d'énergies renouvelables en achetant son électricité à la coopérative Enercoop. Pour le moment, le prix est plus cher (à consommations égales) mais il ne faut pas se leurrer : le temps de l'électricité nucléaire à bas coût est bientôt fini.

Ces débats sur l'énergie, sont malheureusement perçus comme trop techniciens pour l'opinion publique, mais ils sont fondamentaux pour la réorientation de notre économie et pour les créations d'emplois. A nous de continuer sans relâche à informer et mobiliser sur tous ces enjeux. Sortir du nucléaire et du pétrole, ça crée de l'emploi !