Etang de Berre : Pour une gestion prévisionnelle des emplois – Soutien aux salariés de Kem One
Mon intervention sur le rapport n°4, présenté par Pascale GERARD (Vice-Présidente à la Formation, PS) : Gestion Prévisionnelle des Emplois et Compétences Territoriales (territoire d'Arles et pétrochimie Etang de Berre)
Je voudrais soutenir cette démarche de gestion prévisionnelle des emplois et compétences territoriales, plus particulièrement sur la problématique de la pétrochimie de l'Etang de Berre.
La gestion prévisionnelle permet d'anticiper des mutations mais elle ne suffit pas, en soi, à créer de nouveaux emplois si elle n'est pas articulée avec une politique économique. A l'inverse, une politique économique qui ne se soucie pas des compétences présente sur son territoire me paraît vouée à l'échec. On ne peut pas partir de la feuille blanche sans se soucier de l'histoire des territoires.
Nous avons l'exemple de l'industrie navale. Avec l'arrêt des activités de construction, nous avons perdu des savoir-faire qu'il faut retrouver aujourd'hui pour la relance de la réparation navale mais aussi pour des diversifications sur les énergies marines. Celles-ci ont besoin de compétences techniques sur la construction et la maintenance d'installations en mer. C'est l'objet de la délibération de tout à l'heure sur une initiative des Régions européennes sur les industries maritimes.
Nous voterons aussi tout à l'heure, je l'espère, un voeu pour le démantèlement et recyclage des navires et pour la labellisation d'un site qui pourrait se situer sur le territoire industriel de Fos-Martigues. Un tel projet s'ajouterait à d'autres avancées concrètes, comme les éoliennes flottantes prévues à horizon 2015.
Le développement de nouvelles activités industrielles sur l'énergie, les biocarburants, la chimie du recyclage, ouvre beaucoup de nouvelles perspectives sur ce territoire à forte tradition industrielle, même si on ne copie jamais à l'identique les emplois ou les entreprises confrontées à des difficultés.
En recensant et valorisant les compétences présentes sur le territoire, j'espère donc que cette gestion prévisionnelle permettra de faire avancer aussi des projets de nouvelles activités. C'est dans ce sens que nous voterons cette délibération.
A propos des industries présente sur ce territoire, nous avons soutenu, en fin de séance, le voeu du FdeG pour les salariés de Kem One, avec les précisions suivantes (lignes de mon intervention) :
Le voeu évoque une nationalisation ponctuelle : Oui, pourquoi pas si nécessaire, mais il ne faut pas se limiter à cette solution. Il peut y avoir un repreneur ; le Gouvernement étudie un plan de reprise avec la BPI, le FSI voire la BEI. L'entreprise est en période d'observation pour six mois et il ne faut fermer les portes à aucune solution.
L'enjeu de Kem One dépasse le seul cas de l'entreprise mais concerne toute une filière intégrée (filière PVC, produits vyniliques), qui avait été justement démantelée lors de la scission Total/Arkema en 2004. Depuis, le prix d'achat de l'éthylène n'est plus sécurisé.
Il faut donc penser une stratégie industrielle à l'échelle de cette filière, en pensant, une fois de plus à l'innovation environnementale pour tirer vers le haut : accélérer la filière de recyclage (qui existe déjà) en aval, et travailler, en amont, aux produits de substitution à l'éthylène (intermédiaires issus de la pétrochimie), voire de nouveaux produits intermédiaires, issus de la biomasse. Des recherches existent en ce sens.