La SAFER et l’enjeu des terres agricoles
Europe Écologie et les Verts ont été sensibilisés à l'enjeu de la sauvegarde des terres agricoles pendant la campagne régionale (et bien avant). Nous avons ainsi obtenu une vice-présidence au Foncier (André Aschieri) dont l'une des priorités sera de se saisir de cette question. Dans les Bouches-du-Rhône, je me retrouve à siéger, en tant que titulaire représentant la Région, au Comité Technique Départemental de la SAFER, avec des représentants des organisations syndicales agricoles, de la mutualité sociale agricole et du Crédit agricole... Ce comité examine les candidatures à l'achat des terrains de la SAFER. En effet, la SAFER achète (droit de préemption) et vend des terres pour réaliser 3 missions : le développement agricole, le développement local et l'aménagement du territoire, la protection environnementale. Elle acquiert environ 5300 hectares par an. C'est une société anonyme dont le capital est détenue par les collectivités locales (départements, région..) mais elle ne reçoit aucune subvention de fonctionnement. Elle doit donc s'autofinancer avec les marges sur ventes et ses propres prestations de services, un peu comme une agence immobilière classique. Certains contestent donc le niveau de prix qu'elle pratique mais avant de juger, j'irai voir concrètement comment se passe un comité technique.
En attendant, j'ai participé à l'Assemblée générale de la SAFER le 3 juin à Châteaurenard et j'ai trouvé le débat de fond sur les terres agricoles bien intéressant. J'ai appris que l'installation des agriculteurs était difficile du fait , bien sûr, de l'absence de terrain à prix raisonnable... mais surtout de terrain bâti car nombre de corps de fermes ou lieu d'habitation sur site ont été détruits. Dans le débat, certains opposaient encore l'environnement et l'agriculture, alors que les intérêts vont de paire à mon sens, pour mieux maîtriser le développement des zones d'activités mais aussi lutter contre l'étalement urbain et les maisons individuelles qui mitent les espaces agricoles. J'ai bien compris que les agriculteurs voulaient voir reconnaître leur légimitimé d'acteur économique, et ne pas être considérés comme des « jardiniers paysagers d'espaces protégés ». Cependant, il y a de la communication à faire de la part de la Région sur ce qu'est un parc naturel régional : J'ai l'impression que certains confondent cela avec un espace « sanctuaire » où on ne peut faire aucune activité agricole ou d'élevage. Des interventions ont également souligné l'aberration du photovoltaïque au sol, pour se plaindre de l'environnement. Mais évidemment que c'est une aberration qu'on ne soutient pas quand on est écolo ! Bon, il y a encore du travail à faire...