Politique économique régionale : Répondre aux attentes sur l’emploi
Mon intervention d'ouverture, sur le rapport n°1 « Schéma Régional de Développement Économique – Pôles Régionaux de Développement Économique Solidaire (PRIDES – Appel à projets 2014-2018 des PRIDES », présenté par Bernard MOREL (Vice-Président à l’Économie, PS).
Je n'aurais pas le cœur à parler directement des PRIDES sans évoquer la période très difficile que nous traversons : installation de la récession, crise sociale, morale, crise de confiance envers la parole politique et cela concerne, je crois, tous les partis politiques sans exception.
Dans ce contexte, il y a bien des mesures à prendre – et nous les demandons depuis longtemps. Elles commencent à être prises. Tout le monde le sait, je crois. Les écologistes sont favorables aux mesures de transparence de vie politique, au non cumul des mandats, bref... à tout ce qui peut rendre la vie politique attractive, plurielle et vivante.
Au delà de la moralisation de la vie politique, nous pensons aussi qu'il faut redonner confiance par l'efficacité, la visibilité et les résultats de l'action publique. L'économie et l'emploi est au cœur des préoccupations de nos concitoyens. Nous devons répondre à leurs attentes, notamment au niveau régional qui est le nôtre.
Il se trouve que ce nouvel appel à projets tire les bilans d'une évaluation pôle par pôle mais aussi d'une reconnaissance d'un rôle positif dans l'émergence de PME et de nouveaux secteurs d'activité. Malheureusement, les trains qui arrivent à l'heure font moins la Une que les trains qui déraillent. Cependant, la presse économique [Les Échos, 11 mars 2013] a repris récemment un constat élogieux, fait non pas par la Région mais par l'Insee et les service de l’État, sur la contribution des PRIDES à une meilleure résistance de l'industrie régionale à la crise qu'au niveau national.
Les PRIDES sont même cités en exemple au niveau national pour l'évolution des pôles de compétitivité. Le nouvel appel à projets consolidera donc les acquis mais permettra aux PRIDES d'aller vers une troisième étape, avec :
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un modèle de financement plus équilibré entre le public et le privé ;
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un accompagnement plus opérationnel des petites et moyennes entreprises
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permettant de lever les fonds européens dans de meilleures conditions.
L'objectif ne doit plus être d'enrayer la chute des emplois industriels mais de remonter la pente en accélérant la création d'entreprises dans des secteurs porteurs, notamment l'économie verte, les éco-industries, la transition énergétique.
A ce titre, nous nous félicitons que ces thèmes soient retenus dans les Domaines d'Activité Stratégiques portés par la Région PACA, et que l'objectif de renforcer la responsabilité sociale et environnementale des entreprises et le développement de l'économie sociale et solidaire soit maintenu.
J'insiste sur cet acquis de l'Histoire car l'appel à projets fait référence au tout récent Pacte national de compétitivité. Or, celui-ci fait co-exister deux approches différentes, que les écologistes trouvent contradictoires :
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Une approche par la dérégulation et la baisse du coût du travail, qui ne nous convient pas car elle promeut des créations d'emplois par le bas ;
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Une approche par l'investissement, la montée en gamme et l'innovation, que nous jugeons plus pertinente car elle permet de mieux rémunérer le travail et d'avancer sur la transition écologique.
La première approche a donné lieu à des mesures selon nous très criticables : l'Accord National Interprofessionnel, en cours de discussion au Parlement, et un Crédit d'impôt très coûteux de 20 Mds €. Je m'indigne que des Multinationales reçoivent de l'argent de l’État alors qu'ils ont les moyens d'optimiser des montages juridiques qui alimentent l'évaporation fiscale... en toute légalité puisqu'il suffit de mettre en concurrence les États entre eux. Les écologistes ont toujours considéré cette problématique des paradis fiscaux comme essentielle et nous l'avions portée à l'élection présidentielle.
Retrouver la maîtrise de sa fiscalité, retrouver des moyens de financement de l'économie est bien plus substantiel que de s'en prendre perpétuellement au coût du travail.
De ce point de vue, nous sommes plus en accord avec la deuxième approche du Pacte national de compétitivité qui propose d'agir sur l'investissement et le financement des entreprises, en renforçant la logique des pôles, avec une plus grande association des Régions. Cette logique n'est pas libérale puisqu'elle repose sur deux principes :
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la coopération entre acteurs de l'économie, de la recherche, de la formation ;
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une définition des choix stratégiques et un accompagnement financier de la puissance publique, Europe/Etat/Région.
C'est dans cette logique volontariste que nous approuvons cette délibération sur les PRIDES.