Solidarité avec les Roms, boucs émissaires de la politique sécuritaire de Sarkozy
Après la « trève estivale », la mobilisation du 4 septembre contre la politique sécuritaire du gouvernement et du Président Sarkozy a rassemblé quelques milliers de personnes à Marseille, ce qui réchauffe un peu le coeur...
Dans la foulée, à l'initiative de notre collègue élu Pierre Souvet, nous avons rencontré, au Conseil Régional, le 6 septembre, un collectif d'associations investies aux côtés des Roms, dont Médecins du Monde et la Fondation Abbé Pierre.
La situation des Roms ne doit pas être confondue avec celle des « Gens du voyage », nomades français, gitans, confrontés à la non application par les communes de la loi Besson sur l'obligation de construire des aires d'accueil. Leur problématique est tout aussi délicate mais bien distincte.
Les Roms sont des citoyens européens de nationalité bulgare ou roumaine, qui subissent un nomadisme forcé. Ils ont le droit de circuler mais pas celui de travailler en France. Ils ne touchent aucune aide sociale et vivent de mendicité, de récupération ou de ferraillage. De culture sédentaire, les Roms vivent dans des squatts, sans eau, ni électricité (22 étaient recensés à Marseille avant la répression). Leur espérance de vie est faible (50 à 60 ans) et la mortalité infantile très importante (19 à 23 pour mille).
Lorsque les Roms sont expulsés, le gouvernement ne s'appuie pas sur la législation des étrangers en situation irrégulière mais sur des « troubles à l'ordre public »... ou alors, ils obligent les Roms à signer leur retour volontaire. Plusieurs reconduites à la frontières ont été annulées par les tribunaux. C'est le Gouvernement qui est dans l'illégalité !
La solution n'est surtout pas de les regrouper dans des hébergements collectifs. L'expérience passée (Roms d'ex-Yougoslavie) a montré qu'en logeant les Roms de manière diffuse dans des logements sociaux, il s'intégraient très vite. La difficulté actuelle réside dans le droit au séjour et au travail.
Depuis le harcèlement policier de cet été, les Roms se cachent et les intervenants sociaux sont inquiets pour leur santé et leur sécurité.
A l'issue de cette rencontre, le Groupe Verts-Europe Ecologie du Conseil régional PACA s'est engagé à soutenir des dossiers d'aide concrète s'ils nous sont présentés, et organiser un Symposium sur les Roms, afin de faire de la pédagogie sur leur situation réelle.