C'est du vécu...
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Lettre au Préfet des Alpes-Maritimes

Marseille, le 9 avril 2014

Monsieur le Préfet,

Je me suis déplacée samedi 5 avril dans les Alpes Maritimes où je devais me rendre au petit village d’Amirat, sur la route de Puget-Théniers.

Quelle ne fut pas ma surprise d’être bloquée, au niveau de Saint-Auban, par un rallye automobile qui empêchait, et les habitants, et les visiteurs, de circuler librement. Je dus faire un détour de deux heures dans la montagne pour rejoindre mon point d’arrivée. Non résidente dans les Alpes Maritimes, je n'étais pas avertie de ce « 55ème Rallye de Grasse ». Aucun panneau d’avertissement, aucun itinéraire de contournement n’était indiqué en amont sur la route. Qui plus est, j’ai pu constater que les organisateurs n’ont pas respecté les laissez-passer prévus entre Midi et 14 heures.

Toute la journée, les montagnes ont résonné du bruit épouvantable des voitures de course et de l’explosion régulière de leur moteur. Il me fut même rapporté que l’une d’entre elles avait causé un accident avec une ambulance, et qu’une autre avait brûlé. Me confirmez-vous l'existence de ces accidents ? S'ils étaient vrais, ils confirmeraient la dangerosité de cette course. S'il s'agit d'une rumeur, elle montre à quel point l'événement rassure les habitants.

De fait, cette course qu’un organisateur a osé me comparer au « Tour de France », pour justifier l'interdiction de circulation, n’attire aucun spectateur. Sans doute en avez-vous connaissance puisque vos services n’ont prévu aucune barrière de sécurité sur le parcours. Les habitants se terrent chez eux ; les villages sont déserts. Et quelle famille voudrait emmener ses enfants admirer ces bolides ultra-bruyants, au milieu des odeurs de gasoil qui persistent plusieurs minutes après leur passage ? Pour un rallye intitulé 55ème rallye de Grasse Fleurs et Parfums », c'est détonant.

Je m’adresse à vous pour comprendre les motifs d’autorisation de ce rallye, qui privatise la montagne, cause des nuisances aux habitants, aux visiteurs, et à l’environnement, qui plus est sur le territoire d’un Parc naturel régional, celui des Pré-Alpes d'Azur.

Cette expérience me confirme en tout cas le bien fondé de l'opposition de mon Groupe au financement de ce type de manifestation par la Région.

Dans l'attente de votre réponse, je vous prie de croire, Monsieur le Préfet, en mes salutations les plus distinguées.

Sophie CAMARD
Conseillère régionale PACA
Co-Présidente du Groupe Ecologiste et Occitan