34 Millions € pour l’économie circulaire : Une politique régionale d’avenir
J'ai participé, le lundi 16 février à une conférence de l'Institut de l'économie circulaire à Kedge Business School à Marseille
Voici les notes de mon intervention :
En avance sur les politiques, les entreprises se sont bien emparées de "l'économie circulaire", comme d'un bon "business model" (un modèle économique), qui permet d'optimiser les achats, la consommation de matières et d'énergie.
1/ Si l'économie circulaire est effectivement un levier économique, je la présenterais aussi comme un levier d'aménagement du territoire.
Ce concept permet de rapprocher les collectivités et les entreprises pour définir les services nécessaires (collecte de déchets, réseau de chaleur, dessertes en transports...).
Il permet de penser l'aménagement d'une zone d'activité : Dans une chaîne d'économie circulaire, il manque souvent des maillons. Il faut penser les synergies pour implanter de nouvelles entreprises, réfléchir à leur lieu d'implantation. Par exemple, mettre en place une co-génération avec réseau de chaleur nécessite des distances réduites entres les entreprises pour éviter de longs raccordements.
2/ L'économie circulaire, ce n'est pas seulement l'affaire des entreprises mais aussi celle des habitants... et de leurs élus.
Même si elle ne se limite pas à cela, elle permet de créer des filières de tri/recyclage, et de nouveaux emplois. Encore faut-il que les collectivités mettent en place des politiques ambitieuses de réduction et tri des déchets ménagers.
Ex. A Marseille, 400 000 tonnes de déchets partent à l'incinérateur ; seulement 20 000 tonnes de déchets (5%) triés partent à l'usine de recylage SITA à Penne sur Huveaune. c'est 3 à 4 fois moins qu'ailleurs en France.
Heureusement des acteurs se mobilisent : Exemple du Réseau régional des ressourceries que la Région accompagne en PACA... mais les volumes traités sont encore trop faibles.
3/ L'économie circulaire doit éviter l'effet de mode.
On a d'abord parlé de "développement durable" puis des "Agendas 21"... A chaque fois, les questions environnementales se recyclent dans de nouveaux concepts... en créant de la valeur au passage.
Pour être crédible, l'économie circulaire doit s'appuyer sur des exemples et résultats concrets, s'inscrire dans des démarches citoyennes et mobilisatrices, comme celles des "territoires zéro déchet" par exemple.
4/ La Région soutient l'économie circulaire.
Les compétences "Environnement" de la Région vont se renforcer.
La Région PACA a été la première à élaborer un Plan Régional de Gestion et Prévention des Déchets Dangereux (compétence prévue par le Grenelle de l'Environnement).
Demain, il est possible que la Région pilote l'élaboration d'un Schéma régional des déchets ménagers à la place des départements.
Les compétences régionales seront de plus en plus "prescriptives" et pas seulement "incitatives", notamment pour l'économie et l'aménagement du territoire.
Je peux vous annoncer que nous avons inscrit 34 Millions € au Contrat de Plan Etat-Région (2015-2020) pour l'économie circulaire (Moitié ADEME, Moitié Région).
Le 3 février 2015, nous avons installé le 1er comité de pilotage pour construire la stratégie régionale sur l'économie circulaire, avec les objectifs suivants :
- Réduire les déchets ;
- Mettre en place les conditions de relocalisation d'activités ;
- Saisir de nouvelles opportunités de création d'emplois ;
- Générer des innovations techniques et organisationnelles;
- Sécuriser les approvisionnements.
Suite à appel d'offres, une étude permettra de réaliser un diagnostic partagé, de mobiliser les acteurs concernés et d'aboutir à une feuille de route partagée.
Cette thématique sera donc un axe clé des politiques régionales sur le prochain mandat, après les élections de décembre 2015.